Origines "historiques"

 

Ces variabilités de coloration ont à l’heure actuelle quatre origines bien distinctes :

 

  • Les colorations noires unies et blanches sont définies comme les colorations « originelles » du mouton d’Ouessant, d’avant les diverses métissages qui se sont produit à la fin du 19ieme et au début du 20ieme siècle sur l’île. Une hypothèse est formulée sur une origine extérieure à l’île pour la coloration blanche. Des témoignages photographiques du début du 20ieme présentent néanmoins déjà des animaux de cette coloration, semble-t-il avant les premiers métissages. Le GEMO considère ces colorations comme « originelles ».

 

  • L'allèle permettant la décoloration de la toison également nommé "faded" (qui peut s'exprimer sur une toison en base noire ou brune) fut identifié initialement au sein du troupeau d'Edmond et Hervé Vaillant. Il proviendrait d'une brebis de souche mayennaise à l'origine du troupeau de ces deux éleveurs, dans les années 70-80.

 

  • Les colorations brunes et agouti grey proviennent de l’intégration de génétiques extérieures à ce type ovin au sein du génome de certaines populations ouessantines nordiques (à l’origine. Nous retrouvons dorénavant ces colorations couramment dans les troupeaux français). Des croisements avec les races Romanov et Shetland (et d’autres ?) ont été effectués dans les années 90 afin d’intégrer ces nouvelles colorations et motifs.

 

  • ·         Les colorations agouti ouessant rusty midsides et agouti ouessant swiss marking sont des motifs provenant de l’expression d’allèles spécifiques au locus Agouti. Ces allèles ont été identifiés pour la première fois au sein du troupeau d’Hervé Vaillant par la naissance d'un agneau swiss markings en 2010 et d'un agneau rusty midsides en 2011. L’apparition de ces deux allèles non identifiés auparavant dans la population ouessantine dite originelle peut-être définie comme l’expression de la variabilité génétique de cette population. Ces animaux proviennent tout les deux de brebis distinctes de coloration noire, et donc homozygote pour l’allèle Aa au locus agouti. Ils proviennent d’un seul et même bélier de coloration blanche et donc pouvant être génétiquement homozygote pour l’allèle Awt, ou hétérozygote Awt/Aa. Il apparaît ici qu’aucune connaissance actuelle sur la génétique de ce type ovin ne peut expliquer l’expression par deux animaux de deux allèles distincts portés au locus agouti, lorsqu’ils sont issus de géniteurs présentant les génotypes cités précédemment. Une ségrégation normale devait donner la répartition de coloration suivante dans les agneaux provenant de ces accouplements :

 

 

Bélier

 

 

Awt / Aa

B+ / B+

Awt / Awt

B+ / B+

Brebis

Aa/Aa

B+/B+

 

50% blanc (Awt/Aa – B+/B+)

 

50% noir (Aa/Aa – B+/B+)

 

100% blanc (Awt/Aa – B+/B+)

 

 Les résultats obtenus en reproduction sont tout autres.

Diane Falck, en collaboration avec Dominique Morzynski et Hervé Vaillant, a produit en 2014 une publication concernant la génétique de la couleur chez le mouton d'Ouessant, et présente ce dernier cas plus en détail.

Vous pouvez télécharger ce document ci-dessous :

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Génétique de la couleur chez le mouton d
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Il apparaît ici évident que l'analyse de la génétique de la coloration chez le mouton d'Ouessant à partir de l'expression phénotypique qui est réalisée empiriquement depuis plusieurs décennies ne permet pas d'expliquer l'expression de ces deux colorations.

 

Des tests de paternité ayant été effectués sur ces naissances, aucun croisement avec d'autres races ou types ovins porteurs de ces motifs au locus agouti ne peut expliquer cette expression en première génération.

 

Des croisements de ce type dans les ascendants des animaux ayant permis la production de ces motifs ne peuvent également être à l'origine de ceux-ci, puisque ceux-ci ne permettrait pas d'expliquer pour autant l'absence de logique dans la ségrégation identifiée.

 

 Il apparaît donc nécessaire de tenter de visualiser ce que je nommerais "la partie immergée de l'iceberg". A savoir, la traduction biomoléculaire des différents génotypes identifiés empiriquement.